Le colon (gros intestin) représente la fin du tube digestif. Il fait suite à l'intestin grêle et se termine au niveau du rectum. Il est constitué du colon droit, transverse puis gauche. Le colon sigmoïde étant la partie finale du colon gauche. Son rôle principal est la réabsorption d'eau et la formation des selles.
Le cancer du colon est une tumeur maligne qui se développe souvent sur plusieurs années à partir de certains polypes. Ces derniers correspondent à une prolifération de cellules de la paroi du colon au dépend des glandes de Lieberkhün.
Le dépistage du cancer est primordial. Il se fait à partir de 50 ans par la recherche de sang dans les selles et pour les patients à haut risque par une coloscopie d’emblée permettant d’aller voir directement l’intérieur de l’intestin.
Le cancer se manifeste par des douleurs abdominales récurrentes, des troubles du transit (aggravation d’une constipation, alternance diarrhée constipation), du sang dans les selles, une altération de l’état général ou alors par une complication (occlusion ou perforation). Il peut aussi être asymptomatique ;
Un terrain familial, une inflammation chronique (maladie de crohn, rectocolite hémorragique), le mode de vie (obésité, sédentarité, alimentation) et l’exposition à certaines substances cancérigènes sont des facteurs de risque du cancer du côlon.
Une coloscopie est nécessaire pour avoir le diagnostique et le bilan est complété d’un scanner pour rechercher la présence d’éventuelles métastases.
Dans les stades très précoces, l’ablation par coloscopie peut suffire.
Elle se déroule sous anesthésie générale, habituellement par cœlioscopie et dure 2 à 3 heures. Elle consiste à retirer une partie du colon porteur de la tumeur et de réaliser un curage ganglionnaire (enlevant les vaisseaux nourrissant le segment colique tumoral pour analyser d’éventuels ganglions). Une couture est réalisée entre les 2 segments digestifs restants. Une conversion en laparotomie (ouverture abdominale) peut être nécessaire, dans environ 15 à 20 % des patients.
Le type de colectomie sera décidé en consultation en fonction de la localisation de la tumeur. On distingue très schématiquement les colectomies droites et gauches. Dans certaines situation, la chirurgie doit se faire d’emblée par laparotomie et/ou un anus artificiel (stomie) temporaire peut être réalisé, mais il s’agit d’une situation rare pour un cancer du colon.
Dans le cadre du protocole de Récupération Améliorée après Chirurgie (RAC), un repas normal (sans régime ni préparation digestive) est autorisé jusqu’à 6h avant l’anesthésie tout comme l’absorption de liquides clairs conseillée jusqu’à 2h avant (café sans lait, thé, jus de fruit sans pulpe). La chirurgie se fait donc habituellement par voie mini invasive (cœlioscopie, pas de sonde nasogastrique, pas de drain sauf cas particulier) avec des techniques anesthésiques modernes, en évitant le recours à la morphine.
Il s’agit d’une intervention courante et bien standardisée. Les risques opératoires seront abordés en consultation. Le risque principal est la fistule, il est peu fréquent. Il s’agit d’une fuite de liquide digestif qui survient dans 5 à 6% des cas. De faible taille, une antibiothérapie peut suffire, plus importante elle peut entrainer une ré-intervention en urgence pour laver l’abdomen et réaliser une stomie temporaire.
La aussi nous appliquons un protocole de Récupération Améliorée après Chirurgie (RAC). L’objectif est de réduire le taux de complications et d’optimiser votre période de récupération.
Une collation légère vous sera servie le jour de l’intervention et un repas le lendemain. A vous d’adapter la prise alimentaire selon vos envies. Une mobilisation dès le premier jour est importante pour réduire l’alitement et nous veillons à écourter la durée des perfusions pour que vous aillez rapidement le maximum d’autonomie tout en ayant un contrôle optimal de la douleur.
L’objectif de cette prise en charge est un retour au domicile vers le 3è jour post opératoire.
Des pansements seront réalisés jusqu’à l’ablation des fils. Les douches sont autorisées mais pas les baignades tant que la cicatrisation n’est pas acquise.
La conduite est possible dès que les douleurs sont contrôlées et que vous vous sentez en pleine forme. En effet chez certaines personnes sensibles, il est préférable de ne pas conduire les premiers jours après une anesthésie ou en cas de prise de certains antalgiques pouvant entraîner une petite somnolence.
La marche est fortement recommandée dès les premiers jours, d’abord une simple balade. Il n’y a pas de limite de distance, tout dépend de votre niveau de forme et de vos douleurs.
Il est toutefois déconseillé de reprendre le port de charges lourdes (> 3 kg) ou une activité sportive avant la consultation postopératoire prévue le premier mois, le temps que la réparation devienne solide. La reprise du sport sera ensuite progressive, toujours adaptée à votre confort.
Prévoyez un mois d’arret de travail.
Aucun régime n’est préconisé. Évitez simplement les premières semaines les aliments que vous aviez du mal à digérer avant l’intervention. Il faut prendre le temps de manger, macher et bien s’hydrater, sans excès. Adaptez votre prise alimentaire à votre faim et la composition selon votre transit (plus de fibre en cas de constipation, eau hépar, jus de pruneau) ou l’inverse en cas de diarrhée.
Le transit les premières semaines est parfois capricieux avec une alternance diarrhée/constipation, des ballonnements, faux besoins ou impériosités. Ces symptômes se normalisent avec le temps.