La rectocèle est une déformation de la paroi antérieure du rectum qui vient bomber dans le vagin. Elle peut entrainer une gêne (pesanteur ou sensation de boule dans le vagin) ou une difficulté à l’exonération avec parfois des manœuvres digitales pour l’évacuation des selles. La constipation et les accouchements sont des facteurs de risque.
Une rectocèle de petite taille et asymptomatique ne nécessite aucune prise en charge.
Pour les autres, toute la difficulté est de savoir si cette rectocèle est la cause ou la conséquence d’une constipation.
Le diagnostic de rectocèle est clinique mais des examens complémentaires sont souvent nécessaires pour adapter la prise en charge afin de préciser la fonction de défécation et rechercher des anomalies anatomiques associée (prolapsus etc).
Il est fondamental de commencer par réguler médicalement la constipation et de débuter une rééducation abdominopérinéale qui souvent permettent une amélioration des symptômes. En l’absence d’amélioration, en cas de rectocèle très volumineuse ou rétentioniste, une chirurgie est alors proposée.
Nous avons développé à la clinique un centre de pelvi-périnéologie pour la prise en charge multidisciplinaire de ces troubles. Les dossiers font l’objet d’une expertise et d’une prise en charge chirurgicale combinée si besoin avec d’autres spécialités.
Plusieurs techniques sont possibles. On oppose schématiquement la voie haute (rectopexie mini-invasive par cœlioscopie) à la voie basse (par les voies naturelles). Ces interventions durent entre une et deux heures, se réalisent en ambulatoire ou avec une nuit d’hospitalisation.
La voie haute est à privilégier en cas d’autres troubles de la statique pelvienne associés. Elle consiste à renforcer la cloison entre le rectum et le vagin par l’intermédiaire d’une prothèse.
La voie basse permet d’enfouir, plicaturer et retendre l’excedent de paroi rectale pour éviter sa déformation..
L’intervention est habituellement peu douloureuse. Quelques saignements peuvent survenir initialement.
Il est très important de prévenir la constipation (eau Hépar, jus de pruneaux, laxatifs) au moins le premier mois.
Une réeducation anopérinéale est souvent conseillée après la consultation à un mois postopératoire.
La chirurgie est en effet efficace sur la sensation de boule vaginale, l’effet sur la constipation habituellement bon, toutefois plus variable car d’origine multifactorielle. En cas de voie basse, il convient d’attendre la consultation du premier mois avant de reprendre une activité sexuelle.