Le colon (gros intestin) représente la fin du tube digestif. Il fait suite à l'intestin grêle et se termine au niveau du rectum. Il est constitué du colon droit, transverse puis gauche. Le colon sigmoïde étant la partie finale du colon gauche. Son rôle principal est la réabsorption d'eau et la formation des selles. Un diverticule est une malformation bénigne de la paroi colique. Elle est fréquente et l’origine méconnue. La prévalence augmente avec l’âge et la constipation.
En l’absence de complication, on parle alors de diverticulose colique. Elle ne nécessite ni traitement particulier ni surveillance.
Elle peut évoluer vers l’inflammation entrainant une crise de diverticulite généralement du colon sigmoïde (sigmoïdite). Elle se manifeste par des douleurs en bas à gauche et parfois de la fièvre. Une mise au repos du tube digestif suivie d’un régime pauvre en résidu de quelques semaines et une antibiothérapie sont souvent recommandés. Une fois la crise passée, aucun régime ou traitements n’ont montré une efficacité pour limiter le risque ou la gravité d’une récidive. Il est important de lutter contre la constipation et d’adapter l’apport de fibres/résidus à vos douleurs.
La crise peut aussi se révéler par une perforation colique (perforation bouchée sèche sans abcès, perforation avec abcès voire péritonite), on parle alors de crise compliquée et elle nécessite une hospitalisation, une antibiothérapie, parfois un drainage ou une chirurgie en urgence en cas d’abcès ou de péritonite.
Enfin l’inflammation peut se chroniciser engendrant des douleurs quotidiennes voire un rétrécissement colique (sténose) avec un long terme un risque d’occlusion intestinale aiguë. Les crises répétées peuvent également engendrer une fistule (communication) entre le colon et la vessie ou le vagin. Il est possible de ressentir à ce moment-là des brulures en allant uriner avec de l’air ou de matières dans les urines ou le vagin.
La diverticulose sigmoïdienne n’est pas un facteur de risque de cancer colorectal.
En cas de crises non compliquées et peu fréquentes, la chirurgie n’est pas recommandée. L’âge de la première poussée et le nombre de crises ne sont plus des indications formelles.
En cas de crises récurrentes, l’intervention mérite d’être discutée si ces crises finissent par altérer votre quotidien ou votre qualité de vie. La chirurgie est en effet efficace et limite considérablement le risque de récidive des crises. Il est aussi important de faire la part des choses entre les douleurs d’origine diverticulaire de celle de colopathie fonctionnelle, souvent associée.
En cas de crises compliquées d’un abcès, une chirurgie « à froid » est aussi recommandée. En effet une chirurgie en urgence pour une perforation est plus à risque de complications postopératoires ou de stomie temporaire (poche, anus artificiel). Le risque de stomie en cas de chirurgie programmée existe toujours en chirurgie colorectale mais il est beaucoup plus faible (5-8%).
En cas de fistule (communication) colo-vésicale, colo-vaginale ou de sténose (rétrecissement colique), la chirurgie est le seul moyen de traiter cette complication.
Elle se déroule sous anesthésie générale, habituellement par cœlioscopie et dure 2 à 3 heures. Elle consiste à retirer la portion inflammatoire du colon (et non tous les diverticules) et venir coudre le colon d’amont sur le rectum. Une conversion en laparotomie (ouverture abdominale) peut être nécessaire, dans environ 15 à 20% des patients. Un petit lavement par l’anus (Normacol) devra être fait la veille et le matin de l’intervention.
Dans le cadre du protocole de Récupération Améliorée après Chirurgie (RAC), un repas normal (sans régime ni préparation digestive) est autorisé jusqu’à 6h avant l’anesthésie tout comme l’absorption de liquides clairs conseillée jusqu’à 2h avant (café sans lait, thé, jus de fruit sans pulpe). La chirurgie se fait donc par voie mini invasive (cœlioscopie, pas de sonde nasogastrique, pas de drain sauf cas particulier) avec des techniques anesthésiques modernes, en évitant le recours à la morphine.
Il s’agit d’une intervention courante et bien standardisée. Les risques opératoires seront abordés en consultation. Le risque principal est la fistule, il est peu fréquent. Il s’agit d’une fuite de liquide digestif qui survient dans 5 à 6% des cas. De faible taille, une antibiothérapie peut suffire, plus importante elle peut entrainer une ré-intervention en urgence pour laver l’abdomen et réaliser une stomie temporaire.
La aussi nous appliquons un protocole de Récupération Améliorée après Chirurgie (RAC). L’objectif est de réduire le taux de complications et d’optimiser votre période de récupération.
Une collation légère vous sera servie le jour de l’intervention et un repas le lendemain. A vous d’adapter la prise alimentaire selon vos envies. Une mobilisation dès le premier jour est importante pour réduire l’alitement et nous veillons à écourter la durée des perfusions pour que vous aillez rapidement le maximum d’autonomie tout en ayant un contrôle optimal de la douleur.
L’objectif de cette prise en charge est un retour au domicile vers le 3è jour post opératoire.
Des pansements seront réalisés jusqu’à l’ablation des fils. Les douches sont autorisées mais pas les baignades tant que la cicatrisation n’est pas acquise.
La conduite est possible dès que les douleurs sont contrôlées et que vous vous sentez en pleine forme. En effet chez certaines personnes sensibles, il est préférable de ne pas conduire les premiers jours après une anesthésie ou en cas de prise de certains antalgiques pouvant entraîner une petite somnolence.
La marche est fortement recommandée dès les premiers jours, d’abord une simple balade. Il n’y a pas de limite de distance, tout dépend de votre niveau de forme et de vos douleurs.
Il est toutefois déconseillé de reprendre le port de charges lourdes (> 3 kg) ou une activité sportive avant la consultation postopératoire prévue le premier mois, le temps que la réparation devienne solide. La reprise du sport sera ensuite progressive, toujours adaptée à votre confort.
Prévoyez un mois d’arret de travail.
Aucun régime n’est préconisé. Évitez simplement les premières semaines les aliments que vous aviez du mal à digérer avant l’intervention. Il faut prendre le temps de manger, macher et bien s’hydrater, sans excès. Adaptez votre prise alimentaire à votre faim et la composition selon votre transit (plus de fibre en cas de constipation, eau hépar, jus de pruneau) ou l’inverse en cas de diarrhée.
Le transit les premières semaines est parfois capricieux avec une alternance diarrhée/constipation, des ballonnements, faux besoins ou impériosités. Ces symptômes se normalisent avec le temps.